Luis de la Carrasca (2023)

Publié le par Raimbourg Frantz-Minh

Entretien avec le chanteur/auteur/compositeur andalou à l’occasion de la sortie de son nouvel album et de sa série de spectacles au Festival d’Avignon.
Photo : Frantz-Minh Raimbourg

Photo : Frantz-Minh Raimbourg

Notre dernière rencontre date de janvier 2020 ! (Article sur ce même blog)
C’était au moment de la parution de « Gharnata ». Au début du confinement, comme pour beaucoup d’artistes, ça s’est plutôt bien passé, j’ai pu faire un break, composer tranquillement... Le rythme des tournées avait été très intenses les années précédentes.
Après c’est devenu plus compliqué !
Depuis l’été dernier, je ressens une grande envie du public de s’amuser à nouveau, de  revenir dans les salles de spectacle et  les festivals…
Luis de la Carrasca (2023)
Comment as-tu composé les morceaux de ton dernier disque «« Baró Drom » ?
Les chansons existaient d’abord « dans ma tête » puis elles ont  évolué ensuite avec la guitare. Une fois la structure en place, il y a eu tout le travail avec les musiciens qui ont apporté leur propre vision du projet.
En français, le nom de l’opus signifie le « Grand chemin ». Je pense que cela correspond bien à ma carrière artistique et à ce que j’ai vécu. Les titres évoquent la marche des gitans, les voyages parfois lointains et l’histoire de l’homme depuis les temps anciens jusqu’à nos jours. Il y a des classiques du flamenco comme « Maria de la 0 », des compositions qui datent de plusieurs années et d’autres qui ont été écrites pendant les périodes difficiles que nous avons tous vécu ces dernières années.
Avec «« Baró Drom », je souhaite partager des mots et des notes qui touchent le cœur de celles et ceux qui m’écoutent. J’espère apporter quelque chose de positif dans un univers pas toujours simple. Après cette longue période de silence forcé, il est temps maintenant de donner de la joie et de la gaîté. Pour cela, j’ai laissé ouvert les portes au « Duende », ce moment de grâce où l'artiste prend des risques pour transcender les limites de son art. 
Entre la tradition et une certaine modernité, tu continues ton exploration sonore ?
Tout à fait. En ce qui concerne les voix, je reste fidèle à ce qui existe déjà. Pour ce qui est de la musique, j’intègre dans ce voyage le dynamisme du jazz, le souffle du piano « classique » et maintenant  les différentes couleurs des percussions venues parfois de l’Inde et du monde entier. Il y a également une touche électronique réalisée par Aurélien Dalmasso.
Sur scène, la danse a son propre rôle a jouer ?
Il y a tout un travail par rapport à cet aspect du spectacle. Pour ma part, j’ai maintenant une certaine intuition de ce qui peut « marcher » ou non. Je pose cependant  la question aux musiciens et on en discute ensemble.
Notre danseuse Ana Pérez vient à la fois du flamenco traditionnel mais également de la danse contemporaine. Elle apporte quelque chose de nouveau avec beaucoup de talent et de respect.
Quelle est la place du flamenco dans notre monde musical actuel ?
Cette musique continue de vivre sa vie et d’évoluer. On peut parfois maintenant entendre des couleurs jazz et orientale dans l’interprétation de certains "cantaores" ou dans les compositions des « tocaores » de la guitare flamenca. L'influence de Paco de Lucia er El Camarón de la Isla restent encore extrêmement présentes autant chez les plus âgés que dans la nouvelle génération.
                                Entretien réalisé à Paris Par Frantz-Minh Raimbourg..
 
 

 

 

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