Les Ogres de Barback (Pitt Ocha).

Rencontre avec Alice et Max Burguière du Quintet les Ogres de Barback à l’occasion de la tournée du spectacle « Pitt Ocha ».

Diaporama Albums Pitt Ocha. Illustrations : Eric Fleury.

Pitt Ocha vient de fêter ses 20 ans ?

Alice Burguière : Les plus âgés de nos enfants ont maintenant une vingtaine d’années. A l’époque, on avait envie de chanter pour eux. Pitt Ocha est le nom d’un personnage qui est né sous un chapiteau ! C’est comme ça que l’histoire a commencé.

Max Burguière : Quand nous étions nous même gamins, on a beaucoup écouté Anne Sylvestre, Henri Dès, Steve Waring,… On a grandi avec tous ces artistes. Au début, on voulait  juste faire un album (« la Pittoresque Histoire de Pitt Ocha ».), c’était en 2003. Comme on le fait souvent, on a demandé à des copains (Pierre Perret, La Tordue, Tryo, Les Hurlements d'Léo, Debout sur le Zinc, La Rue Ketanou et beaucoup d’autres,…) de venir participer à l’enregistrement. Sur ce premier opus qui contient 20 titres et un conte, ils sont tous venus avec leurs chansons, parfois rock ou reggae…
A.B. A notre grand étonnement, le disque a bien marché (140.000 exemplaires vendus). On s’est demandé quelles étaient les raisons de cet engouement. Il y a certainement la notoriété de nos invité.e.s, mais on a remarqué également qu’une grande partie de  notre public a notre âge et qu’il a eu des enfants en même temps que nous ! Ceci explique sans doute cela. Par la suite, il y a eu trois autres albums consacrés à Pitt Ocha !

Diaporama Les Ogres de Barback 1 : Photos : Frantz-Minh Raimbourg.

Le deuxième (« Pitt Ocha au pays des Mille collines ») est sorti en 2009 ?

A.B. Cette fois, ce sont des  morceaux inédits, composés et écrits avec des couleurs très « Musiques du Monde ». A cette époque, on partait régulièrement en voyage en Asie (Birmanie, Arménie, Mongolie) et en Afrique, notamment au Rwanda. On a fait d’ailleurs la pochette du livre-CD avec des jeunes de là-bas. Gabriel Yacoub, Les Cowboys Fringants, Tiken Jah Fakoly, 17 Hippies, Patrick Bouffard & Anne-Lise Foy, Papiers d’Arménie et d’autres encore (dont nos propres enfants «  les Ogrillons ») chantent avec nous sur ce projet. On peut entendre aussi un collectif de femmes rwandaises (Benimpuhwe) ainsi que des chorales d’enfants mongols, karens ou français. L’histoire qui suit est racontée par le comédien et conteur congolais Georges M’Boussi. Notre ambition était d’illustrer l’hétérogénéité culturelle qui peut exister au sein d’une même nation.

M.B. Il y avait tellement de chansons prévues pour ce deuxième opus que l’idée d’en faire un troisième ("Pitt Ocha et la tisane de couleurs") est venue rapidement ! C’est donc un peu la suite du précédent, avec cette idée de balader l’auditeur au cœur d’une riche diversité musicale. Cette fois entre Occitanie, Maghreb, La Réunion, le Cambodge et divers autres points de notre planète. Les textes ou les diverses langues utilisées nous ont permis de collaborer avec de nombreux artistes. Citons : Anne Sylvestre, Emiliy Loizeau, Juliette, Thomas Fersen, Manu Chao, Moussu T e lei Jovents ou encore l’Italienne Maria Mazzotta, …

Le conte est issu d’une chanson de Danyèl Waro (qui chante également avec nous).

Diaporama Les Ogres de Barback 2 : Photos : Frantz-Minh Raimbourg.

Parlons maintenant de « Pitt Ocha et le vélo à propulsion phonique » !

A.B. Nos différents albums sont le miroir de nos vies. La grande nouveauté, c’est qu’on est maintenant cinq. Notre petit frère Léo nous a rejoints.

En ce qui concerne ce quatrième tome, il a été pensé pendant cette période particulière des différents confinements. Comme pour beaucoup à ce moment là, on a énormément écrit, composé et travaillé à distance, avec à chaque fois l’idée de parler d’ouverture sur le monde, de la découverte de l’autre.

M.B. Plus tard, quand on a pu réaliser cet opus, on a fait appel à différents artistes comme René et Orianne Lacaille qu’on connaissait bien. Il y a eu deux exceptions avec des titres qu’on ne voyait chanter que par Charlélie Couture et Francis Cabrel. On les a contactés et ils nous ont dit oui tout de suite.

L’histoire de cette dernière galette a été écrite par Alice pendant le premier confinement.

Il y a tout un travail graphique autour des pochettes et des  livrets !

M.B. On y attache beaucoup d’importance et on travaille depuis des années avec le même illustrateur Eric Fleury. A chaque projet de Pitt Ocha, il est présent du début à la fin, on peut échanger tout le long du processus de la création.

Vous n’aviez jamais encore imaginé Pitt Ocha sur scène jusqu’à présent ?

M.B. Non, ça fait 20 ans qu’on en parle… Très honnêtement, on avait un peu peur de faire un spectacle pour toute la famille. On ne savait pas trop comment l’imaginer et on a bien pris le temps de réfléchir à ce qu’on désirait vraiment offrir. D’où l’idée d’avoir un chapiteau spécifique qui nous ressemble le plus possible, une scène originale en arc de cercle et tout un décorum à l’intérieur et tout autour (jeux, machines mécaniques,...) Ce n’est pas seulement un spectacle, mais également un univers qui ressemble aux albums.

A.B. Cette tournée, c’est le mélange des 4 disques. Nous sommes aidés par une comédienne qui s’appelle Manon et qui nous aide à faire ce qu’on ne savait pas faire jusqu’à présent sur les planches. On a le projet de tourner pendant plusieurs années, d’aller un peu partout en France et ailleurs.

M.B. J’ajoute que l’association « Pitt Ocha, pour un monde de sons ! » a pour vocation de soutenir des projets autour de la musique même dans des endroits difficile d’accès.

                                    Entretien réalisé à Ivry par Frantz-Minh Raimbourg.

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