Stéphanie Acquette.

Publié le par Raimbourg Frantz-Minh

Entretien avec la chanteuse et multi-instrumentiste à l’occasion de la sortie de son premier album.
Photo: Christophe Sterling.

Photo: Christophe Sterling.

Raconte-nous de ta jeunesse musicale !
Je suis née au milieu des années 1980. Ma maman adorait la musique celtique mais il n’y avait pas de musiciens dans la famille. Je viens d’un petit village du Nord de la France où une association enseignait la pratique d’instruments traditionnels. C’est de cette façon que j’ai commencé la musique à l’âge de 8 ans par l'apprentissage de la cornemuse ! Plus tard, j’étais complètement « fan » du groupe irlandais The Corrs et je me suis mise à étudier en autodidacte le violon, les flûtes irlandaises puis la guitare.
A l’âge de 19 ans, je suis venue à Paris. Avec ma guitare et des amis, on jouait en amateur partout où c’était possible, dans la rue, sur les quais, dans les parcs… Le répertoire était très divers, des chansons russes et tziganes, du jazz entre autres. Dans le même temps, j’ai continué mes études à Sciences Po puis à l’Institut des Langues Orientales. J’ai également  mené un cursus d'Art dramatique à St Maur et des études musicales au conservatoire de Créteil. Et puis, passionnée depuis toujours par le cinéma, je suis allée à l’université Paris VII (Diderot) pour en savoir plus sur le 7ème art.
J’ai commencé à écrire mes propres compositions vers l’âge de 25 ans. Depuis, j’ai accompagné (guitare, basse synthétiseur) de nombreux artistes, joué dans différentes formations musicales, j’ai formé le duo « Vesna » avec la chanteuse russe Veronika Bulycheva.
Stéphanie Acquette.
Photo : Christophe Sterling.

Photo : Christophe Sterling.

Tu viens de sortir ton premier album « Diaporama » ( Sanctuaire Records ) ?
Je voulais faire un disque de Chanson française, pas forcément celle qu’on entend aujourd’hui avec des synthés partout, mais plutôt quelque chose de plus « classique », avec parfois des mélodies aux couleurs « d’ailleurs » (bossa, rumba, cha-cha-cha, blues, etc…), dans la lignée de ce que faisait Nana Mouskouri et d’autres avec un grand orchestre. J’ai d’abord réalisé de nombreuses maquettes. Au bout d’un moment, j’ai demandé autour de moi à mes amis et à ma famille  quels étaient leurs titres préférés. En fonction de leurs réponses, j’ai déterminé ce qui allait composer ce premier opus de façon cohérente. J’ai amené les morceaux au pianiste et ancien de France Inter Franck Gélibert (« Le Fou du Roi ») qui est passionné par les productions « à l’ancienne ». Franck qui a son propre studio d’enregistrement a rapidement compris quelles étaient mes attentes et c’est lui qui a arrangé, mixé et masterisé l’ensemble en ma compagnie et avec l’appui du compositeur et orchestrateur Denis Bioteau pour les cordes.
Comment écris-tu tes chansons ?
C’est toujours la musique d’abord ! D’une mélodie ou d’une suite d’accords, les mots se greffent et deviennent comme des courts-métrages, des instantanés  (J’aime d’ailleurs également écrire et réaliser des clips !). Cette première galette est forcément imprégnée de tout ce qui m’a nourrie  pendant une dizaine d’années. Beaucoup de titres  parlent d’amour sous ses formes diverses,  qu’il soit bien vécu ou fantasmé… D’autres ont une tonalité différente, suite aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris, j’ai ressenti l’urgence de composer « Jour levant » dédié à une amie très chère tuée au Bataclan. Je ne suis pas à l’aise avec des postures idéologiques et le texte écrit par Juan Tabakovic est très poétique. Chacun peut le comprendre comme il en a envie… Un autre titre, « Cent ans » est lié à la disparition de mon papa.
Et la scène ?
Comme je le disais, j’ai fait des études liées au théâtre et au cinéma. Sur scène, je suis encore « musicienne ».  Ce que j’ai envie maintenant, c’est d’être réellement une interprète. C’est un vrai travail, c’est accepter de me montrer telle que je suis. A mon avis, la sincérité est ce qui touche le public avant tout.
                                                
                                       Entretien réalisé par Frantz-Minh Raimbourg.

Publié dans Chanson Francophone

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