Nora Kamm.

Publié le par Raimbourg Frantz-Minh

Entretien avec la saxophoniste, flûtiste, chanteuse, compositrice et chef d'orchestre à l’occasion de la sortie de son premier opus enregistré sous son nom.
Nora Kamm. Concert New Morning. Février 2023 (Photos : Lana K.)
Nora Kamm. Concert New Morning. Février 2023 (Photos : Lana K.)
Nora Kamm. Concert New Morning. Février 2023 (Photos : Lana K.)
Nora Kamm. Concert New Morning. Février 2023 (Photos : Lana K.)

Nora Kamm. Concert New Morning. Février 2023 (Photos : Lana K.)

Comment as-tu commencé la musique ?
Je suis née en Allemagne, à Francfort-sur-le-Main. A la maison, on écoutait beaucoup de musiques différentes. Mon père jouait très bien de la guitare et de l’accordéon, ma mère c’était plutôt le piano et le violon. Mes parents étaient amateurs, ils n’ont jamais voulu en faire leur métier. 
A l’âge de six ans, j’ai commencé mon apprentissage  par la flûte à bec. Je suis entrée dans une école de musique. Vers l’âge de dix-onze ans, j’ai évolué vers la flûte traversière  et j’ai intégré l’orchestre  «Frankurter Bläserphilharmonie» (Philharmonie d’instruments à vent). C’est à 17 ans que j’ai découvert  le saxophone.
Un peu plus tard, j’ai définitivement quitté le domicile familial.  J'ai choisi de m’installer en France  tout d'abord à Lyon. J’ai terminé mon cycle d’études (Histoire contemporaine) là-bas tout en continuant de pratiquer le sax. Une fois mon Master en poche, la musique continuait de m’appeler et je me suis inscrite au Conservatoire de cette même  ville.
J’ai rapidement fait connaissance avec de nombreux musiciens professionnels. Le groupe de jazz « Dreisam » (nom d’une rivière en Allemagne) est né pendant cette période. Au départ, cela devait être un quartet. On a choisi de rester en trio (piano, batterie, saxophone). C’était la rencontre de trois artistes issus de pays différents : La France, le Brésil et l’Allemagne. Nous avons sorti deux disques ensemble (« Source » en 2014 et « Upstream » en 2018) qui ont reçu de belles critiques et nous nous sommes produits dans de nombreux festivals et salles en Europe.
Je collaborais dans le même temps à d’autres projets. A l’Opéra de Lyon, j’ai croisé entre autres la route du saxophoniste anglais Andy Sheppard et du bassiste Michel Benita,
Que  va-t-il se passer ensuite ?
J’avais envie de travailler avec d’autres personnes, de découvrir d’autres univers. Je suis venue  m’installer à Paris en 2018. Il y a eu le  Centre des Musiques Didier Lockwood à Dammarie-les-Lys en Seine-et-Marne. On passait beaucoup de temps à jouer, j’ai beaucoup progressé pendant cette période.
A Paris,  je sortais beaucoup, je jouais dans de nombreux clubs, comme au « Baiser salé »… J’ai côtoyé de nombreux artistes africains. Progressivement, j’ai  partagé la scène avec le Burkinabé Bomboro Kosso,  le batteur Conti Bilong,  la chanteuse cap-verdienne Mariana Ramos, Cheick Tidiane Seck mais également Pascal Obispo et beaucoup d’autres…
Photo : Matthieu Hoarau.

Photo : Matthieu Hoarau.

Parle-nous maintenant de ton album « One » ! Pourquoi  ce titre ?
J’avais déjà dans la tête un début de projet  multiculturel qui puisse faire fusionner le jazz et ces musiques que je découvrais, en particulier celles venant des pays mandingue, du Nigéria  et du Cameroun. Je voulais  mixer ces univers au travers de mes compositions. Même si on retrouve l’influence de Weather Report  dans certains titres, j’ai essayé avec cet album de transcender les genres, de construire des ponts entre les deux continents, « One »’est une véritable « déclaration d’amour » à l’Afrique.
Comment s’est passée la réalisation ?
Pendant la période du confinement, j’ai eu du temps pour peaufiner mes idées et lorsque je suis allée enregistrer en studio en janvier 2021,  je savais exactement ce que je voulais. Ensuite, il y a eu forcément des ajustements, réalisés en particulier avec l’aide du bassiste malgache Ranto Rakotomalala et le batteur Dharil Esso. Nicolas Vella m’accompagne également aux claviers ainsi que le percussionniste brésilien Jorge Bezerra. Sur certains titres, il y a des invités : Le guitariste Nguyên Lê, le batteur Paco Séry, le joueur de kora Cheikh Diallo, la chanteuse malienne Salimata « Tina » Traore.
Comment vois-tu la scène pour ce projet ?
En concert, ce n’est jamais la même chose. Certains titres permettent de laisser pas mal de place pour l’improvisation. D’autres sont plus tournés vers l’Afrique et la danse.
Mon rêve actuel est de faire une vraie tournée dans cette partie du monde.

                                  Entretien réalisé à Paris par Frantz-Minh Raimbourg.

Publié dans Jazz

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