Vakia Stavrou.

Publié le par Raimbourg Frantz-Minh

Entretien avec la chanteuse à l’occasion de la sortie de son dernier album.
Photo : @ Alliance Française Limassol.Photo : @ Alliance Française Limassol.

Photo : @ Alliance Française Limassol.

Vous êtes chypriote grec ?
Nous avons des points communs avec les grecs, mais j’ai grandi à Chypre qui a son propre dialecte, une forme de grec moderne parlé par plus d’un demi-million de personnes sur l’Île et plusieurs centaines de milliers à l’étranger.
Racontez-nous votre jeunesse musicale !
Mes parents n’étaient pas musiciens mais ils étaient de véritables mélomanes. A la maison, on pouvait entendre  de l’opéra, de la chanson française, italienne ou anglaise et bien sûr de la musique grecque pas forcément traditionnelle. Au fil du temps, j’ai été influencée également  par le tango argentin, les tarentelles italiennes, le fado portugais, le jazz, etc…
J’ai commencé la guitare classique à l’âge de 11 ans au Conservatoire National de Chypre à Nicosie avec le professeur Rodoula Leonidou. Plus tard, je suis allée au Jazz Studio en Belgique puis à Prague. C’est dans cette ville de Tchéquie que j’ai fait des études supérieures de musique en classe de voix contemporaine. J’ai vécu également à Paris et  à Londres. Tout en continuant à apprendre mon instrument, je me suis consacré de plus en plus au chant.
J’ai la volonté de m’affranchir de toutes les frontières en écoutant beaucoup d’artistes différents, que ce soit Billie Holiday, Ella Fitzgerald, Chet Baker, mais aussi Edith Piaf, Charles Aznavour, Maria Bethânia et beaucoup d’autres.
Votre premier opus est sorti en 2006 à Athènes ?
Tout à fait. Mon EP « O.H.E » contient  5 morceaux. On peut y entendre entre autres « Sozinha », une de mes compositions qui est une complainte d’une femme abandonnée. Ce titre que je chante en portugais a connu un certain succès. Un peu avant, j’avais enregistré deux titres sur « Sparrows of the Rain » du compositeur Giorgos Andreou et du poète Dionisis Karatzas,
En 2009,  j’ai été désignée « Meilleure révélation de la chanson World ». Il y a eu « Portraits » en 2010 puis « Anemoessa » en 2013. Sur ce dernier disque, je suis accompagnée par le Brésilien Carlos Bernardo, le Parisien Brifo et la plume de l'auteur portugais José Luis Peixoto.
En 2016, j’ai enregistré « Alasia » sur le label Accords croisés, toujours avec Carlos Bernardo et cette fois avec le percussionniste cubain Inor Sotolongo, Guillaume Robert à la contrebasse et Octavio Angarita au violoncelle.
De quelle façon écrivez-vous vos textes ?
Cela dépend. Parfois, des paroles arrivent naturellement en étant par exemple assis à la terrasse d’un café et en regardant le gens autour de moi. A d’autres moments, cela fait suite à des lectures ou des évènements de ma vie personnelle. J’écris des chansons qui, je l’espère « touchent » le cœur du public, j’évoque l’amour, la tristesse, les  nuits passées sous les étoiles,…
Parlons maintenant de « Vakia », sorti récemment sur le label Island Oil !
Il y a eu quelques années entre la parution de celui-ci et le précédent. Avec la période du ou de la Covid, beaucoup de choses se sont arrêtées pendant au moins trois ans…
J’ai voulu réaliser un album qui rappellerait au public ce qu’il avait vu sur scène en France, en Espagne ou à Chypre pendant ces années d’après pandémie : une rencontre musicale intime et directe, juste une ou deux guitares et ma voix.
Les onze chansons réunies ont été enregistrées en studio en une seule journée et une seule prise, avec la guitare de Sokratis Leptos ( et le oud de Yiannis Koutis).
Il y a mes propres compositions comme « Dafri Filakto », « Thalassino Nero » et« Pou Den Se Niazi », « Ange ou Diable » (en français) ainsi qu’une reprise de « Sozinha » (avec ma guitare).
J'ai choisi également d'interpréter la célèbre et bouleversante "Alfonsina y el mar"  (Ariel Ramirez et Félix César Luna »), « Esperanza » chantée par Charles Aznavour, « In a manner of speaking ». (Winston Tong) et deux œuvres venues d’Amérique latine : « Mechita » et  Cucurrrucucu Paloma ».
Des projets ?
J’aime bien les changements ! Dans le prochain enregistrement, il y aura peut-être un  orchestre symphonique (sourire).
 
                                    Entretien réalisé à Paris par Frantz-Minh Raimbourg.

 

 

Photo : Antonis Farmakas.

Photo : Antonis Farmakas.

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