Laurent Coulondre.

Publié le par Raimbourg Frantz-Minh

Entretien avec le pianiste/compositeur à l’occasion de la sortie de son album «  Meva Fista » (New World Productions).
Photo :  Jean-Baptiste Millot

Photo : Jean-Baptiste Millot

Parlez-nous de votre enfance musicale  !
Je suis né à Nîmes à la fin des années 1980. La musique était très présente dans ma famille. Mon père et mon frère  jouaient de plusieurs instruments, ils chantaient… Ce qu’on écoutait à la maison n’était pas forcément du jazz, mais plutôt des chansons de « variété », des artistes comme Francis Cabrel ou Johnny Hallyday..
A 4 ans, j’ai débuté la musique par la batterie. Plus tard, mes parents m’ont  inscrit à l’école de musique de Vauvert dans le Gard. Je n’aimais pas trop le cadre un peu rigide du lieu, mais il se trouve qu’il y avait un festival de jazz et des stages pour adultes et pour les jeunes. J’ai découvert cette musique avec le pianiste Stéphane Kochoyan et le Big Band de Petite Camargue. Ma passion pour ce style est venue comme ça, cela représentait une certaine liberté, l’envie de s’évader, d’improviser, de faire ce que l’on veut… A l’époque, j’étais également passionné par le basket. A 18 ans, il a fallu choisir entre ce sport et la musicologie jazz. Je suis parti à Toulouse, je me suis inscrit à la fois à la fac et au conservatoire.
Votre premier disque est sorti en 2011 (« Opus I ») ?
Oui. En France, on a la chance d’avoir de très nombreux concours de jazz, des scènes ouvertes, la  possibilité de faire des premières parties… J’ai remporté avec mon trio quelques prix et  plusieurs tremplins, j’ai enregistré l’ »Opus II », on a commencé à m’appeler pour jouer en tant que sideman.
Avec la sortie de l’album « Schizophrenia » en 2015, nous avons pu nous produire dans des grands festivals en  France et à l’étranger. Un an plus tard, j’ai eu l’honneur d’être sacré « Révélation de l’année » aux Victoires du jazz. Il y a eu aussi « Gravity Zero », un duo claviers et batterie (avec André Ceccarelli, Martin Wangermée, Yoann Serra et Cyril Atef) qui a eu beaucoup de succès.
En 2019, pour le 20ème anniversaire de la disparition de Michel Petrucciani, j’ai voulu rendre hommage à un des artistes qui a le plus marqué mon parcours avec « Michel on my mind » (NDLR : Cet opus a été élu meilleur disque de jazz français en 2020 et a permis à Laurent Coulondre d’être « Artiste instrumental » aux victoires du jazz de cette même année.). Son influence sur mes compositions et ma façon de jouer est toujours aussi importante aujourd’hui.
Photo : Julien Corompt.
Photo : Julien Corompt.

Photo : Julien Corompt.

Parlons maintenant de votre album «Meva Festa » !
Le titre signifie « Ma Fête » en catalan et en portugais. Je fais référence à mes racines espagnoles et aux sonorités latino-américaines que j’aime tant avec un album très festif… C’est une invitation au voyage entre les rythmes afro-cubains, des grooves brésiliens et quelques accents occitans….
Ce projet est né de ma rencontre avec le percussionniste Adriano  Dos Santos Tenorio avec qui j’ai joué plusieurs fois en duo pendant le confinement. Pendant cette période pas facile, j’ai continué de façonner ces compositions à  la maison avec ma compagne la chanteuse Laura Dausse. Puis, quand cela a été enfin possible, on s’est enfermé en studio avec les amis musiciens, on ne s’est pas fixé de limite, on avait l’envie de faire la fête… Au départ, j’avais le projet d’aller enregistrer en Amérique du sud. Pour les raisons que nous connaissons, cela n’a pas pu se faire.
Et sur scène ?
Sur le disque, on est onze. Pour les concerts, on est 8. Il n’ya plus de batterie, mais deux percussionnistes et une section de 4 cuivres.
                                 Entretien réalisé à Paris par Frantz-Minh Raimbourg.

Publié dans Jazz

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