Youn Kamm.

Publié le par Raimbourg Frantz-Minh

Propos recueillis par Jean-Pascal Assailly.

A l’occasion de son spectacle au dernier Interceltique de Lorient, nous avions beaucoup apprécié sa création pour cuivres, des instruments peu fréquents dans la musique bretonne.
Entretien pour en savoir plus …
Festival interceltique de Lorient 2021 (Photos: Ronald Emelianoff)
Festival interceltique de Lorient 2021 (Photos: Ronald Emelianoff)

Festival interceltique de Lorient 2021 (Photos: Ronald Emelianoff)

Tout d’abord, décris-nous ton parcours musical ?
Mon premier instrument a été la trompette. Je voulais faire de l’accordéon ou de la bombarde mais à l’école de musique à Hennebont il n’y en avait pas, j’ai donc appris la trompette ! A  l’adolescence, je me suis mis à étudier la bombarde, la  flûte, le biniou koz et j’ai joué en cercle celtique. A 17 ans, le groupe Strollaen est venu me chercher pour tous ces instruments. Là j’ai appris le trad breton.
En 2000, j’ai été embauché par Pevar Den, un groupe de fest noz qui a marché fort.
J’ai cherché comment faire sonner ma trompette en musique bretonne car je n’avais pas de référence, sauf Gabriel Kerdoncuff des « Pires » mais c’était plus balkanique que breton ! J’ai rencontré Jean-Louis Le Vallégant, qui jouait de la bombarde et du saxophone et qui avait eu les mêmes questionnements que moi.
J’ai arrêté Pevar Den en 2011 et ai rejoint le 3ème collectif de la Kreiz Breizh Akademi de Erik Marchand avec Ibrahim Maalouf. J’ai joué ensuite pendant 7 ans avec ce dernier .Puis le projet Ndiaz a débuté avec Yann Le Corre, Jérôme Kerihuel et Timothée Le Bour, entre musiques bretonne, orientale et brésilienne.
J’ai créé mon premier projet personnel, le Bagad du Bout du Monde (avec claviers, percussions, trompette, un bagad de cornemuses et bombardes), mais pour une durée déterminée, jusqu’à 2018. Je voulais monter une autre formation, mais avec des cuivres, et j’ai eu une demande de Lisardo Lombardia, le directeur de l’Interceltique de Lorient qui m’a donné Carte blanche. J’ai proposé une création avec un Brass Band ; j’aurai même aimé en avoir deux, avec un Brass Band anglais, mais le contexte sanitaire n’a permis que celui de Lorient. Et puis … la COVID est arrivée ! Donc j’ai eu un an de plus pour préparer ce concert, c’était du luxe ! Ainsi, j’ai enregistré tous les cuivres.
Youn Kamm.
Youn Kamm.
Qu’est-ce qu’un brass band au juste ? En quoi est-ce différent des fanfares de New Orleans ?
Les brass band de New Orleans, ce sont des «  marching bands ». Celui de Lorient qui a été créé il y a une dizaine d’années,  c’est à l’anglaise, une composition qui est précise, un répertoire de musique classique ou populaire écrit pour ce genre de formation. En Angleterre, il en existe pour la police, les pompiers, la banque… c’est une culture. Il y a des codes, des concours.
Et le spectacle de Lorient ?
Il s’est monté autour de mon nouveau groupe Trei(z)h, ce qui veut dire le passage dans la langue de chez nous. Ce sont des compos et une mélodie traditionnelle, du chant breton mais avec accompagnement  post rock, ambient, un peu jazz, électro. Mes références,  ce sont Portishead, Mogwai, Massive attack, un projet plutôt anglais en fait, comme le brass band !
Quant aux projections, c'est l'imaginaire visuel de la peintre et dessinatrice Gaele Flao, je lui donne très peu d’infos sur ce que dit le texte en breton.  Elle improvise des paysages, des animaux, quelque chose d’onirique. C’est une proposition globale qui associe également pochettes et affiches.
Des projets ?
Le disque de Trei(z)h sort en novembre, avec et sans le brass band à 12. Avec Ndiaz, on prépare le 3eme disque, des compos, toujours autour de la danse, moins acoustique, plus électro. Et je participe également à un projet de slam, Café Zibraltar, du franco réunionnais.

Lien : Youn Kamm muzik-facebook

Publié dans Folk

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